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Introduction du livre Paroles d’Ethnomédecin

 

Il y a, me semble-t-il, deux façons bien différentes de découvrir le monde et de comprendre la vie. Une première consiste à s’enfermer dans un laboratoire et river les yeux à un microscope, puis une fois rentré chez soi, à se connecter à un monde virtuel filtré par d’étranges lucarnes. Une seconde consiste à sortir au dehors en écarquillant les yeux, à partir corps et âme à la découverte et la rencontre du monde, avec les sens et le bon sens que la nature nous a donné.

C’est cette seconde vision de la vie que ce livre a l’ambition de vous faire partager. Une ambition simple, tant ce regard est finalement proche de celui d’un enfant. Un regard sur la terre et le ciel, et sur le fruit de leur mariage, cet étonnant trait d’union vertical à la tête ronde et aux pieds carrés, qu’on appelle l’être humain. Un regard, tantôt émerveillé par ce que mère nature nous a donné, tantôt apeuré par ce que nous en avons fait. C’est pourquoi ce livre commence par un conte pour enfants, et se termine par un constat pour nos enfants.

Dans un monde qui chaque jour se normalise, se standardise et se mondialise un peu plus, les voyages authentiques, du dedans comme du dehors, sont devenus difficiles. C’est imprégné d’une médecine vieille de quelques 3000 ans, empruntant à la fois à la physique, à l’écologie, à la sociologie et à la religion, que j’aborde ici un ensemble de thèmes dont la diversité apparente cache un fil conducteur profond et solide, qui devrait guider chacun d’entre nous : celui du respect pour la vie sous toutes ses formes.

 

 

4e de couverture du livre Paroles d’Ethnomédecin

 

Recueil d’articles parus entre 1999 et 2004, Paroles d’Ethnomédecin est à la fois un livre et un puzzle. La tradition dont il est le fruit, la philosophie médicale chinoise, ne procède pas d’une pensée linéaire. Un peu à la manière des ces tableaux en relief qui révèlent une surprenante profondeur quand on y plonge le regard, une image tridimensionnelle est cachée dans ce livre, unissant dans une même vision l’homme, la nature et l’esprit. Cette vision n’a rien de chinois. Hippocrate avait sans doute la même. C’était avant que l’Occident ne scinde sa pensée en deux et ne fasse diverger le regard que nous portons aujourd’hui sur la vie, avec un œil relié au cerveau et à la science, et l’autre relié au cœur et à la foi.

Pour retrouver dans un même champ ces deux visions devenues chez nous antagonistes, Patrick Shan s’est tourné vers une tradition issue d’un autre hémisphère. Ce que la médecine et la philosophie de la Chine ancienne pourraient bien apporter à notre monde moderne ?

À vous de voir...