Énergies de la nature et nature des énergies
Par Patrick Shan
Il y a bien longtemps, les maladies étaient considérées comme de nature démoniaque. Puis les microbes sont arrivés, « inventés par Pasteur », comme disent les écoliers. De nos jours, les tenants de la médecine « nouvel âge », comme disent cette fois les Anglais, ont trouvé de nouvelles entités pour les détrôner : les énergies. Toujours aussi invisibles, et apparemment toujours aussi imprévisibles, vu la difficulté à en cerner le concept. Énergie, en voilà un mot à la mode ! Les publicités en abusent, une radio en a fait son titre, et les thérapeutes de tous poils proposent de vous la remettre à l’endroit. Une chose est sûre : l’énergie existe. Les physiciens modernes comme les textes orientaux millénaires en attestent. Mais il n’est pas certain que, dans la bouche d’un homéopathe, d’un acupuncteur, d’un guérisseur, d’un « bio-énergéticien », d’une « masseuse de chakras» (sic) et j’en passe, ce terme revête la même réalité, si toutefois il en revêt toujours une… Et impossible de demander l’arbitrage de notre médecine conventionnelle à ce sujet : tombée dans la biochimie quand elle était petite, elle ignore ostensiblement le concept d’énergie, et même s’il lui arrive de l’utiliser comme tout le monde à des fins de vulgarisation, ce terme de physique n’a pas sa place dans un diagnostic médical occidental. Et le problème est que, parmi les praticiens de médecines dites énergétiques, bien peu savent expliquer ou illustrer concrètement ces énergies dont ils parlent. Ce qui du coup, et comparé aux microbes que maintenant l’on peut voir, ne fait pas très sérieux. Voilà une injustice qu’il est temps de réparer, du moins en ce qui concerne la médecine traditionnelle chinoise, qui manipule le concept depuis que ce pays a inventé la boussole, voici près de trois mille ans…
Quelques définitions
Énergie vient du grec energeia, qui signifie « force en action ». Galilée employait ce terme pour désigner une « caractéristique que possède un système s’il est capable de produire du travail ». En médecine chinoise, le Qi des organes désigne également le travail, l’activité physiologique de ces organes, en même temps que le potentiel de force requis nécessaire à cette activité. On peut également considérer le corps dans son ensemble comme un organe social, le Qi d’un individu désignant alors la somme de toutes les énergies qui le constituent et lui permettent de vivre, se protéger, s’adapter, se reproduire, etc. En chinois, You Qi, littéralement « avoir du Qi », signifie être fort, puissant, résistant. Énergique, quoi ! Mais au fait, d’où vient cette énergie ?
De la nature, bien sûr, qui est elle-même un concentré de « forces en action », et dont nous sommes les enfants, puisant en son sein de la naissance à la mort pour entretenir notre propre vitalité. Tirant ses forces de ses différentes ressources (vent, eau, soleil, pétrole, gaz, bois, charbon, biomasse, magma…), la nature décline l’énergie en de nombreuses formes : fossile, physique, thermique, thermodynamique, électromagnétique, hydraulique, marémotrice, photovoltaïque, éolienne, chimique, thermonucléaire… L’homme étant le produit de la nature, il sera normal que l’on retrouve toutes ces formes d’énergie constitutives de son être. C’est pourquoi, en médecine chinoise également, le mot Qi se voit accompagné d’un certain nombre de qualificatifs que nous détaillerons plus loin. Mais commençons par le commencement…
Où l’on retrouve une équation célèbre
Nous l’avons dit, la notion d’énergie, cette force invisible présidant à toute existence et à tout changement, et depuis longtemps familière à la pensée médicale chinoise, qui observe déjà, vers 300 av. J-C, que “ la Terre, bien que de vaste dimension, est soutenue dans sa course à travers l’espace par des forces invisibles qui la maintiennent et la contrôlent. Si ces forces peuvent s’exercer sur une masse aussi importante que la Terre, combien puissante doit être leur influence sur l’homme ! ” (Huang Di Nei Jing)
La vie elle-même est synonyme d’énergie. Toutes les espèces vivant à la surface de notre planète doivent leur existence à l’interaction et la combinaison des forces cosmiques et terrestres. C’est ainsi que, dans la pensée médicale chinoise, l’homme apparaît comme un être à trois dimensions, composé à l’image de la nature elle-même.
- Dans la nature, il y a le Ciel qui apporte lumière et chaleur ; la Terre qui forme le support matériel ; et à la rencontre les deux, la formation de la couche atmosphérique terrestre donnant naissance à la vie [1] ;
- Dans l’homme, il y a l’esprit (Shen), entité directrice de nature lumineuse ; le corps (Jing), fait de matière terrestres transformées et formant le support physique ; et, à la jonction de ces deux pôles, l’énergie (Qi), qui insuffle la vie au corps et l’anime.
Dans l’homme comme dans la nature, l’énergie apparaît comme le produit de la matière combinée à la lumière réfléchie. En science, matière se dit M, énergie, E, et lumière, C (pour célérité)… cela vous rappelle-t-il quelque chose ?
Une fois assumé l’outrageux simplisme de cette analogie, je laisse le soin à quelque Einstein du vingt-et-unième siècle d’apporter la preuve mathématique de la nouvelle équation horizontale, à l’incommensurable simplicité, qui apparaît ici :
S = C 2
(S, pour Shen, ou Spirit : l’esprit)
Quittons ces hautes sphères pour en revenir à la notion d’énergie. En chinois, l’idéogramme Qi représente symboliquement la vapeur qui se dégage du riz en train de cuire. Cette forme d’énergie, capable de soulever le couvercle de la marmite, et pour peu qu’on la comprime, de faire avancer les trains, n’est que l’une des multiples manifestations possibles du Qi.
La traduction littérale la plus proche du mot Qi en français pourrait être le « souffle », sensible équivalent du pneuma des grecs ou du prâna des hindous. Dans un sens plus large, et au vu des multiples contextes dans lesquels le mot Qi est utilisé en chinois, le terme générique moderne d’énergie reste effectivement celui qui lui convient le mieux. On se doit toutefois, pour le traduire en bon français selon le contexte, de recourir à plus d’une quinzaine de termes différents : énergie, souffle, fonction, activité, gaz, vapeur, essence, force, nature, courant, champ, combustible, vitalité, puissance, résistance, moral, entité, climat… Bien que la notion d’énergie coiffe l’ensemble de ces termes, il est bon de garder une souplesse contextuelle dans la traduction des textes chinois, si l’on ne veut pas aboutir à des aberrations. Un seul exemple : lorsque l’on évoque en médecine chinoise « une accumulation de Qi dans le gros intestin », il ne faut pas en déduire que cet organe a trop d’énergie… mais que le patient a des gaz !
Le bouquet énergétique de l’être humain
Les formes d’énergie dans l’homme sont aussi variées et complémentaires que celles qui participent à l’organisation de la vie dans la nature. Cela est d’autant plus vrai que nous sommes des systèmes vivant dit « ouverts », qui dès notre naissance avons besoin de puiser dans notre environnement les substances nécessaires à l’entretien de notre vitalité, car « la vie se nourrit de la vie » [2].
L'être humain se maintient en vie en absorbant de l’air grâce à la respiration et de la nourriture grâce à digestion. À l’intérieur de chacun de nous se trouve donc une cuisine, une distillerie, une raffinerie, permettant de fabriquer l’énergie dont nous avons besoin pour vivre. Voici, grossièrement, son processus de fabrication.
L’air absorbé par le nez est filtré par le Poumon, qui ne conserve dans le corps que sa partie pure (l’oxygène plus quelques gaz rares), qui s’appelle en chinois Kong Qi. Cette forme d’énergie légère, liée au Ciel, est donc un gaz, produit par simple filtration.
Les aliments absorbés par la bouche doivent, eux, subir une transformation plus importante avant de se voir transformés en énergie. L’estomac doit les dégrader, et la Rate/Pancréas en extraire les principes nutritifs, appelés en chinois Jing Hua : « quintessence (tirée) de la transformation ». Cette essence, qui représente la valeur énergétique des aliments, est ensuite vaporisée, c’est à dire transformée en vapeur, appelée en chinois Gu Qi : « énergie (tirée) des céréales ». Gu Qi désigne donc une vapeur d’essence, qui, exactement comme dans un moteur à explosion, va monter se mélanger à l’oxygène de l’air dans le thorax pour former une énergie de synthèse, un mélange air-essence appelé « réunion du pur », et dénommée Zong Qi : « énergie des ancêtres » (sous-entendu : énergie formée de deux énergies mères, celle tirée de l’air mêlée à celle tirée des aliments). Zong Qi apparaît ainsi comme un mélange gazeux, tel celui qu’on trouve dans un carburateur, où se réunissent les vapeurs d’essence et l’oxygène de l’air pour permettre l’explosion.
Pour que l’ensemble de ce processus de transformation, de vaporisation, de mélange et de diffusion de l’énergie dans tout le corps puisse avoir lieu, il faut une source de chaleur initiale. Ce feu, semblable à celui qui se trouve à la base de tout récipient de cuisson ou alambic, est stocké chez l’homme à hauteur des Reins, à un endroit nommé Ming Men (porte de la vie), et porte le nom de Yuan Qi : « énergie originelle ». Ici, le terme « énergie » est véritablement approprié, dans la mesure Yuan Qi fait référence à une force de nature thermonucléaire qui couve en nous et préside au déroulement de toutes nos fonctions vitales, tout comme l’énergie d’une batterie permet le démarrage d’un système moteur, qui en retour produit de l’énergie pour la recharger. C’est le Yuan Qi, également appelé Shao Huo (jeune feu), qui tel la braise couvant dans l’âtre, nous donne notre température corporelle de la naissance à la mort. Celle-ci est naturellement plus forte dans l’enfance et décline avec l’âge, c’est pourquoi les personnes âgées sont plus frileuses, et leur métabolisme plus lent. Lorsque ce feu de la vie s’affaiblit, la transformation des aliments devient difficile, et l’on peut retrouver des aliments non digérés (généralement de nature froide, comme les crudités) dans les selles. C’est la raison pour laquelle les chinois préfèrent manger et boire chaud, afin de faciliter la transformation et la digestion des aliments tout en économisant leur Yuan Qi. [3]
Cette simple illustration permet au passage de comprendre pourquoi les personnes qui travaillent en cuisine et respirent des vapeurs de cuisson grossissent parfois sans manger : elles respirent directement le Zong Qi. C'est aussi pourquoi les bons cuisiniers prennent bien soin de fermer le couvercle sur les plats qui cuisent : pour ne pas laisser le meilleur, l'essence subtile de la nourriture, s'évaporer.
Un peu à la façon d’un véhicule automobile ou d’un groupe électrogène, la carburation produite par l’énergie de mélange, Zong Qi, dans le Foyer Supérieur, donne lieu à la formation d’une nouvelle énergie, de nature électromagnétique, qui se scinde elle-même en deux fonctions et formes distinctes. L’une, gérée par le Poumon, va former un champ électromagnétique servant à protéger le corps. Elle se nomme Wei Qi, « énergie de défense », et circule de façon diffuse dans la surface du corps, assurant au passage sa thermorégulation par le biais de l’ouverture ou de la fermeture des pores de la peau. L’autre, gérée par le Cœur, va se mettre en circulation dans tout le corps, sous la forme d’un courant électromagnétique, pour donner l’impulsion au sang. Elle se nomme Ying Qi, « énergie nourricière », et circule dans l’organisme en formant des courants longitunidaux et transversaux à la manière d’un système fluvial. Ces canaux de courants invisibles, superposables aux trajets vasculaires et nerveux, et sont appelés en chinois Jing Luo, « méridiens ».
L’être humain dispose encore d’autres ressources énergétiques que celles initialement produites par la transformation de l’air et des aliments. Son corps est réchauffé, et son esprit éclairé, par un rayonnement solaire auquel notre planète toute entière doit sa vie, et que l’on nomme en chinois Shen Qi. Ce terme désigne à la fois l’activité psychique de l’être humain, et le rayonnement qui émane d’un corps en bonne santé. Cette forme d’énergie est particulièrement observable chez des sujets qui, en dépit d’une frêle constitution physique, voire d’une maladie avancée, font preuve d’une force morale et d’une résistance vitale parfois exceptionnelles. Cette forme d’énergie solaire se retrouve aussi dans les iconographies religieuses, auréolant les Saints et les Bouddhas.
À propos de ressources physiques, le corps lui-même constitue une forme d’énergie en soi, puisqu’il est une somme de matières transformées et raffinées, de ressources naturelles formant un combustible. Les graisses, par exemple, sont des réservoirs d’énergie pour le corps, et comme le dit fort justement Lao Tseu : « quand les gros maigrissent, les maigres meurent ». La condensation des matières nourricières forme également, au plus profond de l’organisme, une énergie fossile stockée en réserve sous la forme de moelle, de liquide séminal ou de matière cérébro-spinale. Cette forme d’énergie se nomme en chinois Jing Qi, « essence énergétique », dont la traduction plus précise pourrait être « énergie stockée sous la forme matérielle d’essence raffinée ». Jing Qi correspond donc à une forme d’énergie renouvelable et d’énergie fossile. La médecine chinoise les distingue en nommant « Jing Qi acquis » la première, et « Jing Qi inné » la seconde.
La somme de toutes ces énergies réunies en l’homme se nomme en chinois Zhen Qi, litt. « énergie véritable », que nous pouvons plus simplement traduire par « vitalité », ou « force de vie ». La capacité pour cette vitalité individuelle de s’adapter et de résister à un milieu donné prend encore un autre nom : Zheng Qi, litt. « énergie droite », que nous pourrons traduire par « capacité, ou puissance immunitaire ». Tant il est vrai qu’il ne suffit pas de cultiver un jardin bio au bord d’une autoroute ou à l’ombre d’une centrale atomique pour vivre longtemps, heureux et en bonne santé. La différence entre Zhen Qi et Zheng Qi est là pour nous rappeler que l’on ne peut, sans mithridatisation[4] minimale, survivre dans un monde qui n’est pas pur.
La vie, ou l’héritage énergétique de Grand’mère Terre
Ultimement, toutes ces énergies que nous avons cité ne viennent pas de l’homme, mais de la Terre et du Ciel, ces forces génératrices sur lesquelles il demeure branché tout au long de sa vie à travers l’air qu’il respire, le soleil qui le réchauffe et l’éclaire, le climat qui le rafraîchit, les autres formes de vie qui le sustentent, l’eau qui l’hydrate et lui permet de régénérer ses propres cellules. Suspendus à la vie par les deux rythmes combinés du souffle et du sang, nous sommes les fils du Ciel et de la Terre. Comme toutes les espèces vivantes, l’homme est bien le produit de ce que Tchouang Tseu nommait « la Grande Fonderie ». Dès lors, quoi de plus naturel que de retrouver en elle les mêmes formes d’énergie que celles qui nous constituent ?
Bien avant la moderne « hypothèse Gaïa », la pensée chinoise antique[5] a établi le fait que la Terre (à laquelle, par respect filial, je mets toujours une majuscule) est elle aussi un organisme vivant.
Le Yuan Qi de la Terre, son énergie originelle, c’est son noyau atomique, le magma qui bouillonne sous son écorce et relance sans cesse la vie à sa surface.
Son Gu Qi, son « énergie des céréales », c’est le méthane formé par la décomposition des matières organiques. Ce sont les brumes de vapeur qui se lèvent comme autant de bouffées de chaleur et montent pour former les nuages.
Son Kong Qi, c’est son oxygène, formé de l’action de la photosynthèse sur les plantes et le phytoplancton pendant des milliards d’années.
Son Zong Qi, c’est son souffle éolien, né de la rencontre entre la vapeur de la terre et la chaleur du ciel, formant des masses d’air tourbillonnant en pressions et dépressions, donnant naissance aux vents et au climat.
Son Ying Qi, se sont les courants telluriques et fluviaux qui parcourent notre planète, que détectent les sourciers lorsqu’ils sont petits, et sur lesquels nous installons des centrales pour tirer de l’électricité lorsqu’ils sont grands.
Son Wei Qi, c’est la couche atmosphérique et le champ magnétique terrestre, qui protège notre planète des rayonnements cosmiques.
Son Jing Qi, ce sont ses ressources énergétiques fossiles et renouvelables : le charbon, le pétrole, le bois, la biomasse etc.
Son Shen Qi, c’est le rayonnement solaire qui, à l’infini, lui apporte lumière et chaleur et détermine toute l’existence de notre planète.
Dans le Nei Jing Su Wen, l’Empereur Huang Di déclare : « Pour connaître ce qui est au-dessus, il y a le Dao du Ciel (météorologie, astronomie, astrologie). Pour connaître ce qui est au-dessous, il y a le Dao de la Terre (géographie, géologie, écologie), tandis qu’entre les deux, il y a l’Humanité. Comprendre cela donne longue vie. Si on ignore les lois du Ciel et de la Terre, cela provoque des désastres. »
Tu l’as dit Huang Di. C’était il y a 2500 ans. Al Gore l’a répété récemment. Mais qui entend ?
L’énergie est l’outil de Dieu, celui avec lequel il fabriqua le monde. Un outil que l’homme a découvert, puis privatisé, pour devenir « roi du pétrole ». Un outil dont il a appris à faire une arme. Il peut ainsi dominer, créer et détruire, et se prendre pour Dieu. Car c’est une autre loi de la nature que ce qui peut créer peut aussi détruire, et l’homme s’y entend pour cela. Il a commencé par le feu. Il en est aujourd’hui au nucléaire. À mesure qu’il a maîtrisé de nouvelles formes d’énergies, son premier réflexe, atavique, a toujours été de les tourner contre ses semblables. Il ne semble pas inutile de rappeler, même timidement, que la médecine a, pour le moins, le droit de s’intéresser elle aussi à l’énergie, à la comprendre, la respecter et l’utiliser sous toutes ses formes pour aider les hommes, ainsi que la planète qui les porte, à retrouver la vie.
[1] Les emblèmes naturels de cette force en action entre ciel et terre sont le vent et l’eau (Feng Shui), éléments en mouvement perpétuel qui produisent des vortex, des courants, des forces, des jeux de pressions qui conditionnent le bon déroulement de la vie sur terre, et dont la science météorologique n’a pas fini de percer les arcanes.
[2] Tout organisme vivant a pour objectif de durer. Il doit pour cela fonctionner à l'intérieur d'un système dit "ouvert", c’est-à-dire en interaction avec d'autres systèmes. Les systèmes vivants ouverts ont une très faible entropie ; ils sont davantage susceptibles d'évolution et d'adaptation. Ils donnent autant qu'ils reçoivent. Par opposition, les systèmes fermés, vivants sur leurs seules ressources de départ et ne connaissant pas de renouveau extérieur, subissent une entropie et une sclérose rapides (c’est la différence qu’il y a entre une batterie et une pile non rechargeable). Pour lutter sainement contre la dégradation exercée par le temps, un système doit donc se laisser traverser par un flux, admettre information, énergie et matière en provenance de son environnement, et pouvoir expulser les déchets. À défaut, il consomme son énergie interne et meurt rapidement.
[3] Nous tâcherons de revenir dans un prochain article sur la mode aberrante du « buvez-éliminez », lancée à coups de millions de publicité par des marchands d’eau minérale, et reprise en chœur par bon nombre de perroquets –hélas parfois médecins- pour forcer les humains à boire sans soif, ce qui, dans la plupart des cas, ne fait que fatiguer inutilement l’énergie des Reins.
[4] Mithridate est ce roi qui, de crainte qu’on l’empoisonnât, prenait régulièrement de petites quantités de poison.
[5] Il faut bien préciser « Antique », car la Chine d’aujourd’hui n’a apparemment plus qu’un lien de façade (et encore, combien décrépie) avec cet Empire du milieu qui, il y a bien longtemps, respectait à la fois la terre, le ciel et l’homme...